
L’édition 2021 du Printemps des Poètes se déroule du 13 au 29 mars. A cette occasion, j’ai décidé de relever le challenge de la blogueuse littéraire MademoiselleLit et de lire un peu, chaque jour, de la poésie pendant cette période. Je dois avouer que je n’en lis jamais et mes derniers souvenirs remontent aux Classiques que j’avais étudiés au lycée. C’est donc le moment parfait pour m’y remettre !
Outre les quelques classiques que j’avais dans ma bibliothèque personnelle tels que Rimbaud, Baudelaire ou Musset, j’avais envie de découvrir de la poésie contemporaine.
A ce titre, j’ai choisi Les ronces de Cécile Coulon (2018, éd. Le Castor Astral). Il s’agit du premier recueil de poèmes de l’auteure. Il est à la fois sombre, intimiste mais surtout magnifique.
Au tout début, j’avoue avoir été assez déroutée car sa poésie n’est pas en alexandrins comme je la connais. Au fur et mesure, on découvre que l’auteure s’approprie le genre et prend des libertés ce qui donne un recueil à son image : une sorte de poésie du quotidien à laquelle chacun peut s’identifier.
A mettre entre toutes les mains des amoureux des mots !
Je partage, avec vous, les deux poèmes qui m’ont le plus touchée : Tes mains et Ma force.
Tes mains
« Douze ans ont passé
Depuis ce jour
Depuis ce moment
Où tu as posé
La main sur moi ;
Je m’en souviens parfaitement
Car
C’était la première fois
Qu’une main se posait sur moi
Comme ça. »
Ma force
« Ma force c’est d’avoir enfoncé mon poing sanglant
dans la gorge du passé.
Ma force n’a pas d’ailes
Ni de griffes
Ni de longues pattes
Ma force a construit un peu d’humanité
Ma force a toujours soif
Ma force n’est pas fidèle
Pourtant ma force n’est pas faite
Pour quelqu’un d’autre que moi.
Ma force c’est d’avoir pendu un enfant roi à la branche
du succès
Parfois ma force étouffe
Ceux qui l’empêchent
D’avancer
Ma force est cruelle
Elle manque de sommeil
Elle se nourrit d’orgueil,
De turbulences
Ma force n’a aucun sens
Elle n’a jamais cessé
De se débattre
Ma force c’est d’avoir compris la beauté des montagnes
D’avoir dormi dans le ventre des forêts
Ma force a mangé les entrailles de la terre
Les vents glacés qu’il faut combattre
Ma force souffre en silence
Ma force m’accompagne
Elle m’ a si souvent ramassée
Ma force est légère
Ma force ne m’oublie pas
Quand je crois l’avoir oubliée
Ma force n’est pas un don du ciel
Ma force n’est pas un don du sang
Elle a grandi simplement
Et ne s’effondre jamais.
Un jour ma force n’aura plus la force de venir jusqu’à toi
Il faudra me porter
Il faudra m’attraper
Il faudra me montrer les évidences que je ne vois pas
Ma force est fragile
Ma force ne demande rien
Ma force a toujours faim
Ma force a toujours froid. »
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